Survie dans la Jungle du Panama – Les animaux
Lors de mes dix jours en stage de survie jungle au Panama avec mon guide Miguel, j’ai eu l’occasion de croiser de nombreux animaux. Malgré mes soucis d’appareil-photo, je vais essayer de vous partager au mieux mes rencontres avec ces bébêtes.
Etant donné les problèmes de batteries rencontrés lors de mon stage de survie dans la jungle au Panama, cet article comportera peu de photos. Du coup, je vais blinder de liens externes à titre d’illustration.
Les serpents
J’ai vu peu de serpents en dix jours : une fois un serpent vert clair, en équilibre sur une branche à hauteur d’homme, s’est retrouvé pile en face de moi. C’est assez effrayant, et en plus il faut le contourner, ce qui n’est pas toujours facile si la jungle est dense à cet endroit là. Par la suite, j’aurai confirmation que c’était un gentil serpent.
Par contre, j’ai aussi eu affaire à des méchants serpents : les fers-de-lance. Miguel m’en a montré à deux reprises, parfois en plein milieu du passage qu’on voulait prendre, lové en rond d’une vingtaine de centimètres. Au sol, ce serpent marron est très bien camouflé, et ce n’est qu’au troisième « regarde là » de mon guide, qui pointe sa machette dessus, que je vois le serpent. Il les élimine en leur coupant la tête. J’apprends à mon retour en métropole que le venin de ces serpents dissout les chairs, et qu’il faut vite prendre de l’anti-venin si on se fait mordre par ces saletés : pas toujours évident quand on est a plusieurs jours de marche du village. Surtout, ne regardez pas les images Wikipedia des ravages que cela peut causer.
Les scorpions
J’ai croisé deux types de scorpions au Panama. Des petits dans l’élevage de Miguel, qu’il garde dans une caisse et nourrit avec quelques insectes. Et d’autres biens plus balèzes dans la forêt. On les trouve la nuit, en cherchant dans les replis des troncs d’arbres. Les scorpions restent dans la fissure et ne laissent dépasser que leurs pinces pour attraper les insectes qui passent à portée. Quand notre lumière les dérange trop, ils reculent pour se cacher et deviennent totalement invisible. De jour, j’ai aussi pu en voir un en fouillant au pied d’un arbre avec un bâton : d’après mon guide Miguel, la piqûre fait vachement mal, mais ce n’est pas très grave.
Les grenouilles et crapauds
Faciles à trouver le soir au bord de la rivière, le plus surprenant était un énorme crapaud, qui avait exactement le même visage qu’E.T. l’extra-terrestre. Par contre je vous déconseille de manger celles qui sont du côté du campement de mon guide, il parait qu’elles se nourrissent dans l’évacuation des eaux usées…
Les iguanes
Les iguanes sont de bons nageurs et aiment se prélasser sur les branches au bord de la rivière. En cas de danger, ils plongent ! Ils sont chassés pour leurs œufs, mais ces œufs ne sont pas ramassés dans un nid : c’est la maman iguane qui est tuée avant de les pondre (pour une raison que j’ignore), et les vieux indiens font ça à la fronde. Lors de mon séjour, je n’ai vu qu’un seul iguane, et encore, c’était de loin.
Les basiliques (Jesus-Christos)
Ces reptiles sont nombreux sur les rochers de la rivière, et ont la particularité de courir sur l’eau, d’où leur surnom de « Jesus-Christos ». Lorsque l’on avance sur les rochers, ils fuient à notre approche et nous offrent un joli spectacle par la même occasion.
Les caméléons
Un camouflage tellement hallucinant que je n’en ai pas vu un seul ! (pardon…)
Les chauves-souris
J’ai pu voir une petite colonie de chauves-souris dans la cavité formé par les racines « parois » d’un arbre Ceiba. A la différence des chauves-souris que je vois dans les grottes en France, qui se pendent au plafond par les pattes arrières, celles-ci s’accrochaient à la paroi à l’aide de leurs quatre membres.
Les araignées chasseuses
Au pied de certains arbres, de grandes toiles d’araignées s’étalent au sol, bien denses et blanches. Ces toiles laissent apparaître un gros trou, qui est l’entrée du terrier de l’araignée.
Pour voir l’araignée, il faut simuler une toute petite proie qui s’agite dans la toile. J’essaie avec un bâton, aucun résultat. Miguel me montre sur la toile suivante avec une longue brindille : bingo, l’araignée qui ressemble à une petite mygale jaillit de son terrier, se jette sur la brindille, puis fait demi-tour au bout de deux secondes, le temps de se rendre compte qu’il n’y a rien à manger. Ça ressemblait à ça.
Les araignées pêcheuses
Les araignées pêcheuses sont très nombreuses sur les rochers au bord de l’eau, et sortent plutôt la nuit. Leurs yeux reflètent la lumière, et éclairer les rochers la nuit devient un peu effrayant, car on se retrouve avec des points lumineux partout, synonyme d’une omniprésence d’araignées. J’ai eu la surprise (et la chance) de voir une araignée se jeter sur un tout petit poisson qui s’approchait un peu trop près du bord, et le ressortir de l’eau en une fraction de seconde. Ensuite, l’araignée a gardé le poisson entre ses crocs le temps que je prenne la photo, c’était sympa de sa part !
Les araignées classiques
Elles sont plutôt imposantes, mais on s’y fait vite. Surtout quand on voit que c’est les meilleures potes de Miguel : il en a toute une tripotée devant sa chambre, qui lui servent d’anti-moustique. Quand on arrive chez lui, c’est la première chose qu’on remarque, une nuée de bestioles dans le ciel ! Une jolie toile de dix mètres carrés, ça doit être plutôt efficace.
Les poissons et les écrevisses et les chélélé
On en reparle très vite dans un prochain article « pêche » ou vous découvrirez la pêche à la ligne, au filet, à la machette, à la fourchette et au piège. (à suivre !)
Les loutres
Près de la rivière, j’ai pu voir deux loutres. La première nageait dans ma direction avant de se rendre compte de ma présence, puis a fait demi-tour aussitôt après m’avoir remarqué. J’ai vu passé la seconde qui descendait la rivière en nageant, une vraie torpille !
Les félins
A priori, j’ai vu un ocelot : c’est une sorte de petite panthère. Sauf que j’ai cru que c’était une loutre, en voyant deux yeux orange refléter ma lampe la nuit, du côté de la rivière. Après coup, je me suis rendu compte que c’était plus la forêt que la rivière, et Miguel m’a dit qu’il avait entendu « RRrrrrrrrrrr » pendant la nuit, et que ça devait être cette bête là.
Je me laisse aussi croire que j’ai entendu un jaguar monter sur le toit de ma cabane le dernier jour. En tout cas, l’animal qui marchait sur les tôles a fait suffisamment peur à une vache pour qu’elle fasse un trajet qu’on a fait en une demi-journée, puis qu’elle défonce une barrière en pleine nuit, le tout en terrorisant également les deux chiens de Miguel, qui n’ont même pas osé aboyer.
Les toucans et les oropendules
Ce sont les oiseaux les plus facilement reconnaissables. On voit le grand bec des toucans même quand ils sont hauts dans les arbres. Les oropendules (oropendola en espagnol), eux, se reconnaissent grâce à leur grande queue jaune vif. La particularité qui m’a le plus marquée ? Les nids d’oropendules, en forme de boules suspendues aux branches, qui ressemblent à de grosses couilles accrochées à l’arbre.
Les singes
On entend bien les singes hurleurs le matin, ils font un raffut du tonnerre. Chez Miguel, un vieux mal solitaire passe également les après-midi à monologuer au loin. Pour s’occuper, on s’amuse à imaginer ce qu’il raconte, et je vous assure qu’il doit dire beaucoup de sonneries. Malheureusement, je n’en ai pas vu, mais ils sont censés avoir une bonne bouille avec leur barbe.
Les papillons
Les morphos bleus sont magnifiques, avec des ailes brillantes qui se voient de très loin. Il existe également des morphos d’autres couleurs, comme le magnifique brun que j’ai croisé, avec son motif d’œil sur les ailes.
Enfin, d’autres papillons sont camouflés en forme de feuilles mortes, avec le bord des ailes qui a un aspect déchiré.
Les fourmis aztèques
Les fourmis aztèques, qui font leur nids dans les arbres en fabriquant une sorte de papier, sont partout. Quand vous devez abattre des arbres pour avoir de la place au bivouac, c’est la galère : les fourmis vous assaillent et vous mordent partout (les bras, le cou, le ventre, le dos). Elles mordent également les vêtements, et y restent agrippées même mortes. Du coup, il faut les enlever une par une du t-shirt lorsque vous allez le laver à la rivière le soir.
Les fourmis des épines
Elles vivent uniquement sur les iscanals (ou cachitos), des arbustes qui ont des paires d’épines ultra-dures et pointues. Elles font un petit trou dans les épines creuses et vivent dedans. Si on secoue un peu l’arbuste, les fourmis sortent de partout, et rendent cette arbre encore plus dangereux, car ces fourmis ne sont pas amicales.
Les fourmis moissonneuses
Ce sont les fourmis qui se baladent en transportant des petits morceaux de feuilles. Elles font des fourmilières gigantesques, mais enfouies dans le sol. On voit de la terre « retournée » et des petits morceaux de feuilles abandonnés en surface, sur une zone d’environ quatre mètres carrés. De cette base, de véritables autoroutes s’étendent dans plusieurs directions, jusqu’à une centaine de mètres de longueur. Ces chemins semblent « désherbés », parait-il par une substance chimique produite par les fourmis elles-mêmes. A noter : les pistes sont parfaitement rectilignes, même si un obstacle se trouve sur le chemin (par exemple, un rocher sera escaladé puis désescaladé plutôt que contourné).
Les termites
Il y en a un peu partout dans la jungle, que ce soit à l’intérieur du bois mort, du bois vivant ou encore accrochées à des arbres dans leurs nids. Ces nids sont en forme de boules en hauteur, et non pas de gros tas qui montent du sol comme on peut voir dans les reportages sur l’Afrique (termitière cathédrale). L’enveloppe des nids est plutôt dure, même si on peut la casser à la machette. Ça grouille de termites, et il suffit de poser la main dessus, pour qu’elles montent sur vos doigts et pour en manger quelques unes. C’est un peu amer, et ça ne nourrit pas beaucoup vu leur petite taille.
Le moment où vous verrez le plus de termites, c’est en faisant du feu : en jetant du bois sur les flammes, il y a de grandes chances que des termites en sortent.
Des insectes et des criquets et chenilles !
On croise aussi toutes une ribambelle d’insectes et chenilles en tout genre, que je ne saurais pas détailler. Et faute d’avoir réussi à capturer les gros criquets, je n’ai pas pu y goûter !
Cet article est l’épisode 3 d’une série de posts en prévision. N’hésitez pas à revenir prochainement pour en découvrir davantage sur la jungle, et découvrir le peu de photos que j’ai pu prendre (ou suivez @Grimpeurfou pour rester au courant).
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Non, les fers-de-lance ne sont pas méchants (techniquement, aucun animal n’est méchant) : les serpents ne mordent qu’en cas de menace imminente (ils mordent UNIQUEMENT par peur) car c’est leur seule défense pour éviter de se faire écraser. Les serpents tendent toutefois à émettre des avertissements afin de ne pas en arriver-là. En fait, les serpents sont des animaux extrêmement timides et peureux, ils évitent autant que faire ce peut le contact avec l’Homme. De plus, tuer les serpents n’est pas une bonne chose, loin s’en faut : ils sont partie VITALE de l’environnement et les retirer peut avoir des conséquences pour le moins catastrophiques car ils régulent les population de rongeurs, par exemple. Ensuite, les serpents (à l’instar des autres reptiles) ont un métabolisme très lent, leur cerveau ne meurt que plusieurs jours après l’arrêt du cœur ou la décapitation ! Je n’ose pas imaginer les souffrances endurées par ces pauvres animaux qui se sont fait décapités dans votre récit… Pour votre culture, sachez que les serpents peuvent parfois égaler, voire surpasser l’Homme en terme de sociabilité. Saviez-vous que chez les crotales diamantins, par exemple, lorsque les mères ont mis leurs petits au monde, elles se réunissent entre elles afin d’élire une nourrice parmi le groupe, nourrice qui aura pour charge d’élever tous les petits du groupe. Au bout d’un certain temps, le groupe se reforme et les femelles choisissent une nouvelle femelle comme nourrice et la situation se répète. Plusieurs espèces de serpents dans le monde sont capable de se faire des amis au sein de la même espèce. Si jamais un serpent d’une espèce sociale est déporté, loin, tout seul, il peut décider de se suicider (en se laissant mourir de faim) s’il ne retrouve pas ses amis ou sa famille. J’espère que ces informations vous ont intéressé (j’espère que vous ne m’en voudrez pas pour le « pavé » que je vous ai écrit). Si vous souhaitez en savoir plus sur les serpents, voici le lien du site dont je tire mes sources : https://www.snakes.ngo/
Merci pour ce commentaire Laura. Cependant, à 5 jours de marche de la première maison, et avec des serpents dont le venin nécrose les chairs, on comprend mieux la réaction du guide.
Je vous remercie pour votre retour. Cependant, je connais des personnes qui sont capables de vivre avec des serpents venimeux sauvages dans leur jardin… Le tout cohabitant en parfaite harmonie. Il suffit simplement de veiller attentivement où on met les pieds et de bien connaître la faune locale. Voici une astuce : avoir un long bâton afin de « perturber » légèrement la végétation sur son chemin afin de faire fuir les serpents (les serpents prennent la fuite si on leur en laisse le temps). Puisse cela vous servir.