Découvertes souterraines dans la Meuse
Un WE dans la Meuse nous offre la possibilité de découvrir deux cavités intéressantes :
- Les carrières de Savonnière-en-Perthois, qui rejoignent en plusieurs endroits un réseau souterrain naturel
- Le rupt du puits, une rivière souterraine agréable et accessible aux spéléos débutants
Tout d’abord, jetons un coup d’oeil à la carte : la Meuse, c’est où ? Un peu à droite de Paris, à environ 2h30 en voiture. La « grosse » ville des environs, c’est Saint-Dizier.
1er jour : Les carrières de Savonnières-en-Perthois :
Tout d’abord, un passage à la gendarmerie d’Ancerville pour récupérer les clés et annoncer les horaires de l’explo.
Ensuite, direction l’entrée des carrières, où l’on compte bien rentrer en voiture, pour se changer tranquillement au sec et éviter cette foutue pluie, et aussi faire un bout de chemin à bord, parce que les carrières sont tellement grandes qu’un petit peu de spéléo motorisée, ça n’a jamais fait de mal à un sportif feignant.
Première surprise : y’a une grosse pierre qui barre le chemin d’entrée de la carrière. Quel est donc le carrier qui a abandonné son bloc ici ? Tant pis, on prend le pique-nique dans le sac, et on affronte la pluie comme des grands.
Deuxième surprise : on n’a pas la bonne clé. Retour à la gendarmerie, où on dérangera le gendarme et sa jolie GAV pendant leur pause « déjeuner ».
Pour se consoler du détour, on pense au malin qui s’est retrouvé bêtement devant chez lui, avec une clé de carrière et en ayant laissé les clés de sa maison à un moustachu en uniforme.
Arrivé à la carrière, épisode 2 : on va au sec, on se pause à l’entrée pour manger et se changer. C’est parti, l’équipe file la carte à l’ancien Scout à qui revient la responsabilité de se retrouver dans ce dédale (les cons!). Par bonheur, les lieux les plus en vogue sont fléchés à la bombe sur les murs. Aucun souci pour circuler, on marche sur de véritables routes.
Notre objectif : le Gouffre de la Sonnette. Le bruit d’eau est de plus en plus perceptible à mesure que l’on s’approche. En effet, d’un conduit naturel est apparent à proximité, avec une cascade au débit raisonnable. Le gouffre de la sonnette, lui, est bien sec, et l’entrée offre un contraste saisissant : passage des carrières rectilignes à une galerie sinueuse, qui nous conduit à un puits de bonne taille (30m).
La descente se fait d’une traite et sans encombre. En bas, nous croisons deux équipes qui effectuent leur remontée. Pour la nôtre, ce sera encore des passages faciles, en posant quelques mètres de cordes. Au final, on se retrouve face à un boyau qui nous attire, car un bruit d’eau se fait entendre au loin. Après reflexion, on fait demi-tour car ramper dans 10 cm de flotte ne nous tente pas vraiment, on se mouillera demain !
La remontée est simple, au retour, nous faisons un détour dans le réseau artificiel pour voir l’entrée du gouffre de l’Avenir (qui lui, est naturel). Au passage, on remarque que de nombreux blocs découpés n’ont pas été extraits de la carrière.
Direction la sortie, après cette petite première journée, on s’offre le luxe d’un peu de musique pour la marche de retour. A l’air libre, on n’oublie surtout pas d’utiliser le GPS/Boussole/Poste de radio/Appareil photo pour appeler la gendarmerie et leur indiquer qu’on est bien sorti !
Soirée / Nuit : Le gîte de l’ALPT à Trémont-sur-Saulx
A Trémont sur Saulx, on traverse le village sur les indications de notre hôte qui nous a annoncé qu’un panneau permettait de trouver le gîte facilement. Après avoir demandé trois fois notre chemin, et s’être fait balladés n-1 fois, nous trouverons le gîte, dont on appréciera la chaleur immédiate. Par la suite, nous aurons aussi le plaisir d’apprécier le vin qu’on a ramené, par contre on se souviendra d’éviter les traversins, qui à l’évidence, ont dus être rembourrés au remblai de carrières, tellement ils se sont montrés peu moelleux.
2eme jour : le Rupt du Puits
Le Rupt du Puits, c’est une rivière souterraine découverte par une plongée spéléo dans la résurgence d’une rivière. Cette plongée ayant mis au jour un réseau important, un puits a été creusé pour pouvoir accéder aux galeries en s’affranchissant de l’utilisation de bouteilles d’air comprimé.
En pratique, on descend un puits pas très large, de 40m, pour arriver au bord de la rivière souterraine, tout près du siphon. Après, c’est une ballade les pieds dans l’eau dans le collecteur : c’est pas très large, mais y’a de la hauteur sous plafond !
Sur les conseils de notre guide, nous n’avons pas équipé pas les combi néoprène, ce qui lui a valu quelques reproches lorsqu’il a fallu tremper l’entrejambe dans l’eau dans les deux ou trois marmittes qui n’y laissaient pas le choix. Avec du recul, la ballade aquatique s’est avérée très agréable avec seulement les chaussons néoprène.
Plein de petites choses à voir : une salamandre jaune et noire, des insectes moisis, des cristaux de quartz qui dépassent des murs, des concrétions, et quelques sauts sympa au dessus des marmites d’eau.
Pour le fun, on avance d’une cinquantaine de mètres en rampant dans le Couloir du Sable, avant de reprendre notre route : direction le siphon amont et la Galerie des Macaronis. Arrivé au siphon : le plafond s’enfonce dans l’eau et nous empêche d’aller plus loin : c’est l’heure de la pause KitKat.
On va jusqu’au bout de la galerie des macaronis : les fistuleuses sont partout, et le plafond est parfaitement blanc, si on fait abstraction des grandes traces de suie laissées par les lampes à acétylène.
On se met sur le chemin de retour, que nous effectuons beaucoup plus rapidement : est-ce l’appel de la bouffe ou le courant descendant qui nous pousse ? Nous prenons quand même le temps de faire un coucou à l’équipe du 94 que nous avons croisée la veille, et qui sont venus faire mumuse avec leurs appareils photos étanches.
Remontée du puits sur la corde, on laisse l’autre équipe se charger de refermer le puits et direction la gendarmerie, pour déposer les clés des deux cavités visitées.
Un grand merci à l’équipe pour ce WE d’aventures !
Super ! Continue le partage 🙂