Spéleo dans le Jura franc-comtois
Vendredi soir
Rendez-vous en région parisienne pour retrouver les covoitureurs. Le coffre est plein, et il reste 4 kits dehors. On vide tout et on charge à nouveau.
La route se fait sous une pluie incessante, et un radar nous flash sournoisement: pas de panneau en amont mais un radar pédagogique en panne. Le fait de conduire une BMW quand on a l’habitude des Peugeot y est peut être aussi pour quelque chose.
Arrivée à 2h du mat’ a Vuillafans, où on s’installe sans bruit auprès des co-aventuriers déjà endormis.
Samedi
Petit-déjeuner-briefing : deux équipes iront à Chassieux (à vérifier) 1 & 2, pendant que la troisième ira aux Echarlottes. Route à travers le Jura, qui ressemble fort à un désert humain en ce matin de décembre.
Visite du premier trou : demi-tour dès l’entrée, la pluie l’a transformé en ruisseau. Changement de plan, les Cavottes feront l’affaire.
Devant le second trou, on s’équipera rapidement sous cette fuckin pluie et les expérimentés partent devant en annonçant: « on se retrouve dans la première salle ». Tentative de pistage grâce aux traces de nombreux passages sur le sol. Raté, on tombe sur une galerie en cul de sac. En persévérant, on trouve la première salle: récupération de la carte pour qu’on s’essaie à la topo.
Des petites escalades et un rappel nous amènent à la salle du Réveillon. Pause déjeuner, puis on va se promener jusqu’au pied d’un puits, où on retrouvera de nombreux ossements de vaches.
Retour sur le circuit principal: un puits, une boite à lettre (une jolie glissade dans un conduit qui débouche au plafond d’un boyau) puis du ramping dans un filet d’eau sur 50m, encore un puits et un long couloir boueux. La salle 1952: dernier Carrefour avant notre objectif: le lac terminal!
La suite s’annonce difficile : un long couloir en opposition, avec une corde fixe comme main courante. Oubliez la signification de couloir boueux: il s’agit en réalité d’une sombre machination pour vous transformer en homme d’argile. A deux endroits, la corde est si abimée que l’on se longe sur son âme. La route pour le lac s’arrête: plus de corde pour s’assurer, on fait demi-tour avant de muter complétement en entité humano-argileuse.
Pas de surprise lors de la remontée. Dehors, toujours la pluie et on prend la route vers le gite, encore trempés pour certains.
Samedi soir
Le gite, cet endroit génial mais pas chauffé, où les douches sont froides pour une sombre histoire de double-chauffe-eaux-montés-en-série-à-moitié-en-panne. Cependant, une découverte surprenante: les cris d’une spéléologue sous l’eau glacée sont dignes des plus grandes pornstars.
Après un repas chaud, épreuve de la table : départ sur la table, il faut basculer dessous dans la largeur, puis se rétablir de l’autre côté, sans toucher le sol. Trois essais plus tard, c’est concluant.
Fin de soirée : on joue au Jungle speed avec l’extension. La fatigue de la journée a rendu la partie épique (à moins que ce ne soit le faible nombre de neurones de la population concernée).
Dimanche
Rangement du matos de la veille. Certains trouvent leur combi trempée au fond des sacs: cette cause valable d’abandon fera grossir les rangs des randonneurs et via-ferrateurs. Les spéléos se retrouvent amputés de 2/3 de leurs effectifs. Peu importe, en route vers la Baume des crêtes!
Une belle vire aérienne surplombe le vaste puits d’entrée. Pour le fun, on équipe quelques fractios d’acrobates. On descend un pierrier décoré de magnifiques concrétions, et on échappe à une sangsue monstrueuse.
Direction la salle des Suisses pour trouver les nids de chauve-souris. Raté pour cette fois, on se contentera d’en voir seulement quatre ou cinq. On explore un peu les galeries, puis demi-tour faute de cordes suffisantes.
Fin d’un bon WE, avec des guides dévoués, des compagnons enjoués et une pluie qui nous a mouillés!