Ice-Bar et Curling !
Avertissement: S’aventurer sur un plan d’eau gelé est extrêmement dangereux. Ne montez jamais sur la glace sans l’avis d’une personne expérimentée ! Bien trop d’autodidactes de la banquise terminent au JT chaque hiver, n’allez pas les rejoindre.
Prélude:
Les étangs commencent à geler, la météo prévoit une semaine entière de température largement en dessous de zéro… c’est le moment ! On lance l’invitation pour la soirée Ice-Bar, qui aura lieu le WE suivant.
Le jour J, deux objectifs:
- Boire un coup sur un bar fait tout en glace
- Découvrir les joies du curling
La fabrication du Ice-Bar :
Premièrement, l’équipement. Des hachettes et des scies égoïnes pour couper la glace. Des torches pour s’éclairer. Une corde, pour éventuellement tracter les blocs. De quoi prendre l’apéro. Mais surtout : des vêtements de ski !
Ensuite, le choix de l’emplacement du bar : près d’un étang, là où la glace est solide. Une berge en pente très douce facilitera l’acheminement des blocs. A l’abri du vent, c’est encore mieux : il y fera moins froid, et ce sera plus facile de faire un feu de camp.
Ensuite, c’est le moment de monter la glace. En redoublant de prudence, les ice-bûcherons s’avance sur l’épaisse couche de glace. Malgré le son effrayant de craquement, dont l’écho se propage sous la surface gelée, c’est du solide.
L’équipe délimite la taille de la dalle qui servira pour le bar. Un carré d’1,5 mètre de côté fera l’affaire pour y déposer nos shooters. La glace est attaquée à coup de hachette. C’est efficace, mais il y a un imprévu : les coups dans l’eau la font gicler abondamment, et il est nécessaire de travailler avec les capuches. La conséquence, c’est que par -15°C, les vêtements commencent à congeler sur nous.
Une fois la couche de glace traversée, on y insère les scies pour découper la dalle. En vain. Les scies à bois portent bien leur nom, c’est pour le bois. On se remet à jouer de la hachette.
Ça y est, la dalle est découpée! On plonge les gants dans une fente pour soulever la dalle par un bord. Horreur, l’autre coté s’enfonce dans l’eau, et glisse sous la surface glacée. Après d’ardents efforts, nous réussissons à passer la corde autour du bloc, et parvenons à le remonter. C’est en le portant que nous prenons conscience de l’épaisseur de glace : c’est extrêmement lourd, et la dalle est ramenée avec peine sur la berge.
Ensuite, un accident : la dalle tombe, et se casse en deux. Tant pis, nous aurons un bar en triangle. En plus, ça nous offre un morceau facile pour faire un pied du bar. Encore quelques découpes sur le plan d’eau et le bar est terminé.
Quelques torches sous la glace pour l’illuminer, et l’apéro bien mérité commence. Un bar et un feu de camp, le grand luxe. Un acolyte ouvre une bière, en boit une gorgée et me la propose. Avec plaisir, j’accepte la bouteille et la porte à ma bouche. Surprise ! En un tour de main, la mousse avait gelée dans le goulot, et la bière ne coulait pas, même avec la bouteille tête en bas.
Nous en tirerons une leçon (au choix) :
- La prochaine fois, on pense au thermos de café chaud, il restera liquide.
- La vodka, elle au moins, ne gèle pas.
La partie de Curling !
Sur le même plan d’eau, mais en s’éloignant du trou creusé pour le icebar, nous allons découvrir les joies du curling.
Matériel : une bombe de peinture pour la cible, un ou deux balais, de quoi découper un gros palet dans la glace.
Pour le curling, on trace d’abord une cible sur la glace, ainsi qu’une ligne au niveau du lanceur. Ensuite, c’est une libre interprétation de ce qu’on a vu à la TV, saupoudrée d’un peu de pétanque, et nous obtenons des règles simples. Deux équipes, avec un lanceur et un balayeur, qui doivent mettre l’unique palet le plus près possible de la cible.
Même sur la surface irrégulière de l’étang, l’effet « facilitateur de glisse » du balai est remarquable. Une bonne tranche de rigolade en perspective, pour une discipline qui requiert énormément d’adresse.
Épilogue :
Un gardien interrompt nos festivités. Comment ? Monter sur la glace ? Non monsieur, bien sûr que non voyons !
Le vigile offusqué par notre impertinence évidente au vu des traces de pas qui menaient vers le trou au milieu de l’étang, nous ordonne d’éteindre notre feu. C’est l’occasion d’essayer avec des blocs de glaces : plus de flamme mais des bonnes braises qui résistent. Devant le gardien qui ne part pas avant l’extinction totale, nous retournons sur le plan d’eau, remplir des bouteilles avec de l’eau, liquide cette fois, et éteignons le feu devant un gardien qui préfère des gens sur la glace plutôt qu’un feu dans la neige.
Sans feu, il commence à faire froid: c’est l’heure de rentrer.
Ah les brutes 😀 😀 😀