Ski de randonnée et Recherche de victime d’avalanche
Encore une fois, les compagnons d’aventures se retrouvent à Grenoble pour un weekend riche en émotion.
Entre la location d’une voiture pour bouger sur place et un herbergement dans la fouffe grenobloise, la logistique est parfaite. (Après interview du Couz’ pour savoir ce qu’il entendait par fouffe, il s’agit de « n’importe quel truc dense »)
Première journée :
Location des skis de randonnée en ville… ca prend trois plombes, et apparement le matériel est pas au top. On récupère aussi les pelles à neige (alors qu’on en a déjà 7), les sondes et les ARVAs (Appareil de recherche de victime d’avalance).
Départ pour la station de Chamrousse, histoire de se remettre un peu au ski pour les moins doués. Les premières descentes de piste se passent sans encombre, du coup il est temps d’essayer notre matériel de rando : on équipe les peaux de phoques sous les skis et on s’éloigne un peu en hors piste.
Rien de bien méchant, mais c’est une bonne initiation pour comprendre la chose : les peaux de phoque, en réalité une sorte de tapis synthétique, se glissent sous le ski à la montée. Elles permettent de glisser dans un sens, et empèchent de redescendre dans l’autre. Pour la descente, on prend quand même le temps de décoller ces peaux du dessous des skis, sinon ça n’avance pas vraiment.
Deuxième jour :
On se met en route vers un horizon connu : Chamechaude (voir l’article « Randonnée en requettes et Bivouac en Igloo« ). C’est parti pour l’ascension du sommet en ski de randonnée. On s’arrête en bas du Col de Porte et on remonte les pistes désertes, en longeant le tire-fesse que l’on n’a pas pris, à mon grand désarroi… C’est raide, et par moment, nous devons tirer des bords pour continuer à monter, au lieu de tracer tout droit.
Après avoir bien transpiré, on sort enfin de la piste pour prendre un sentier à travers les sapins. La colle sous les peaux ne tient pas, et lorsqu’on doit les attacher avec du ruban adhésif, c’est encore une occasion de se plaindre du loueur qui nous a refourgué du matos moisi.
On utilise aussi cette pause comme excuse pour se faire dépasser par d’autres skieurs, bien plus rapides que nous.
Sortis des sapins, la vraie ascension commence. La neige est trop dure et les peaux n’adhèrent plus assez : nous équipons les couteaux sous les skis (c’est un peu le même principe que des crampons). Ca change la vie ! On dépasse la barre rocheuse, et on prend un pique nique bien mérité. Malheureusement, le froid ne rend pas le moment très agréable, et nous repartons aussitôt la dernière bouchée avalée.
La dernière partie de l’ascension se fait dans un nuage, et rapidement, nous n’avons plus aucun repère pour nous diriger, à part la direction de la pente. Des skieurs nous indiquent la direction du sommet, mais nous ne les suivrons pas : nous avons des contraintes de temps, et nous ne voulons surtout pas nous perdre à la redescente. Nous faisons donc demi-tour, au grand regret des plus motivés d’entre nous.
La descente est agréable, malgré les quelques chutes dans les passages les plus étroits.
Arrivés à la voiture, on en profite pour faire un exercice de « secours en avalanche ». Quelqu’un cache un ARVA allumé sous la neige, piétine un peu partout pour que les traces ne soient pas des indices, puis quelqu’un d’autres part chercher l’appareil enfoui à l’aide du sien, passé en mode « recherche », sonde et pelle à neige à portée de main.
C’est un grand moment, entre les « dépêche toi, y’a quelqu’un sous la neige là », les « heureusement que tu me cherches pas pour de vrai, j’aurais eu le temps de crever 4 fois » et un magistral » hé, mais vous êtes sûrs que vous l’avez allumé l’ARVA ? ».
Voilà, c’est encore la fin d’un WE trop court, et nous repartons pour prendre le train vers Paris.
Et là, surprise, l’aventure continue : une bouteille de Chartreuse nous redonne des forces pour passer une bonne soirée dans le TGV, au grand damn des autres passagers. Entre jeu à boire et découpage de pomme à la pelle à neige, le voyage de retour a également contribué à rendre ce WE inoubliable.